À l'origine, il s'agissait d'un croquis d'essai pour le dessin final. Je voulais m'entraîner à dessiner la fourrure et les yeux composés afin de pouvoir dessiner une abeille. Comme je l'ai mentionné dans d'autres descriptions, j'ai simplement pris mon stylo et dessiné ce qui me venait à l'esprit. Je n'avais jamais dessiné de personnages noirs auparavant et j'ai été surprise par la difficulté de dessiner des teints plus foncés. Ce personnage est inspiré de notre chère amie Georgina Jackson, qui se produisait sous le nom de scène de Shareen Foster dans les années 1940-1950. Elle était audacieuse, pleine de vie et n'avait pas la langue dans sa poche. Elle avait des anecdotes sur l'âge d'or de Montréal qui auraient fait les choux gras des tabloïds d'aujourd'hui, et encore plus à l'époque (ou, comme disent les plus jeunes, elle était au courant de tout !), mais je m'égare. Elle m'a raconté une histoire de son enfance à Scotia. Elle avait gagné un dollar et était allée le dépenser en friandises à l'épicerie. Elle avait pris son temps pour choisir la friandise qu'elle allait acheter (elle a gardé cette habitude toute sa vie). Le propriétaire du magasin essaya de la faire partir au plus vite. Elle répondit : « C'est mon argent et je le dépenserai comme je l'entends, quand je serai prête. » Irrité, le propriétaire la mit à la porte. Elle jura de se venger. Peu avant que le propriétaire ne se lève pour traire sa vache, Georgina s'était faufilée hors de sa chambre, était allée la traire jusqu'à la dernière goutte. Elle me raconta : « Je l'ai trait directement dans ma bouche et, une fois mon ventre plein, je l'ai trait jusqu'à ce que le lait aille dans le sol. » Ce matin-là, l'épicier vint se plaindre à Mme Jackson, traitant Georgina d'enfant terrible et la bannissant de son magasin.

L'abeille représente la vache et le dard, l'épicier, tandis que Georgina ne craint ni l'un ni l'autre.